BERNARD LAMA, le chat
Gardien de but des années 1980-1990, Bernard Lama a laissé sa griffe sur ce poste pour son agilité hors du commun. Il est sans doute le meilleur gardien que le Paris SG ait connu…
Bernard Lama passe son enfance en Guyane, département d’outre-mer français situé en Amérique du Sud. C’est là sur les plages qu’il s’entraîne les pieds dans le sable et les mains nues pour acquérir une technique et une détente exceptionnelles.
Sa famille est très engagée politiquement : son père a été maire pendant plusieurs années, son grand-père et son arrière- grand-père ont construit ce département.
Bernard Lama a, lui, choisi de devenir joueur professionnel et s’engage dans les cages de l’USL Montjoly, en Guyane. Le garçon a du talent et se fait remarquer par un dirigeant de Lille lors d’un match avec la sélection cadette de Guyane.
C’est à ses 18 ans, en 1981, qu’il se décide à accepter la proposition du club nordiste sans être obligé d’avoir l’accord de son papa, puisqu’il est majeur.
Mon père l’a très mal vécu. J’étais le dernier enfant, il espérait que je ferais médecine. Évidemment, il y avait chez moi une part de défi, d’orgueil, mais aussi la certitude que j’allais réussir. “
Pas facile de trouver sa place surtout quand le titulaire s’appelle Philippe Bergeroo, gardien de l’équipe de France. Il lui faudra donc patienter. Il poursuit sa route vers Metz, Brest et le PSG pour remplacer un certain Joël Bats, ancien gardien de l’équipe de France !
Celui que l’on surnomme ” le Chat ” pour son agilité hors du commun va prouver que sa réputation n’est plus à faire. D’ailleurs, pour beaucoup, il a révolutionné le poste grâce à sa détente féline et son sens aigu de l’anticipation.
À l’image d’un chat qui bondit dans les airs ou se retrouve dans une position périlleuse, il retombe toujours sur ses pieds.
À chaque fois qu’il s’élance pour s’emparer de sa proie, le ballon, on se tient la tête à deux mains, inquiets pour sa réception. Et pourtant, tout se finit bien, ballon en main, lui est tout à fait serein.
Pour l’anecdote, à Metz, il a même débuté ses premiers matchs sans les gants !
À Paris, Lama devient l’un des meilleurs gardiens du monde. Avec le PSG, il remporte entre autres le championnat de France en 1994 et la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupe en 1996.
Gardien de l’équipe de France à partir de 1993, c’est lors de l’Euro 1996 en Angleterre, qu’il est élu meilleur gardien du tournoi malgré l’élimination des Bleus en demi-finale contre la République Tchèque aux tirs au but.
L’année suivante, il est suspendu pour avoir fumé du cannabis, il perd sa place en équipe de France…
Aimé Jacquet le convoque finalement pour disputer la Coupe du monde 1998, en tant que doublure de Fabien Barthez. Lama est ainsi sacré champion du monde sans disputer le moindre match.
Et lorsqu’Aimé Jacquet lui demande de jouer le dernier match du premier tour avec les remplaçants, rencontre sans enjeu puisque la France est déjà qualifiée, Lama refuse. La raison ? Il ne veut pas mettre la pression sur Barthez.
Car pour ce poste à part, la confiance est très importante, Lama, un leader né, le sait.
Aujourd’hui, avec l’association Diambars, il est le gardien de la jeunesse. Il permet aux enfants d’accéder au savoir en se servant du sport comme moteur d’éducation. Ces petits sont entre de bonnes mains…
Par Franck Paquet-Durand
Article extrait du numéro 95 de Petit Pont, le 1er hebdo foot pour les 6-13 ans
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