Diego Forlan, le « coup de foudre »
Diego Forlan avait de la foudre dans les pieds. Ses frappes, du pied droit ou du pied gauche, étaient de véritables coups de tonnerre et enflammaient les stades comme les éclairs illuminaient le ciel. Un joueur céleste admiré et craint de tous.
Diego Forlan, l’attaquant de la Céleste, surnom de l’équipe d’Uruguay, était un footballeur flamboyant. Avec sa chevelure de feu, sur le terrain, il brillait comme un dieu. Il était capable en une seconde de changer le cours d’un match d’un geste miraculeux. À l’image de son destin qui va basculer subitement à l’âge de 11 ans…
Passionné de tennis très jeune, Diego semble promis à une belle carrière balle en main. Il prend alors à contre-pied la tradition familiale intimement liée au football. Son grand-père, Juan Carlos Corazzo, était sélectionneur de l’équipe nationale uruguayenne et a remporté deux fois la Copa América (1959 et 1967). Quant à son père Pablo, il faisait partie de la mythique équipe du CA Peñarol des années 60 qui a gagné plusieurs fois la Copa Libertadores (l’équivalent de la Ligue des champions en Amérique du sud).
Ce qui au départ est un contre-pied va devenir un choix à contrecœur pour le jeune Diego. Un drame familial va sceller son avenir. Alejandra, sa sœur, est victime d’un accident de la route qui tue son petit ami et, après quatre mois de coma, la cloue dans un fauteuil roulant à vie. Il décide alors de lâcher prise avec le tennis, et prend son avenir en main avec ses pieds cette fois…
Le ciel s’assombrit en France…
Mais hors de question de baisser les bras ! Il se confie : « J’ai pleuré toutes les larmes de mon cœur. C’est ma sœur qui m’a orienté vers le football. Elle disait que si elle pouvait courir, elle jouerait au foot. Je lui ai alors promis que je deviendrais une star du football, pour être sûr qu’elle puisse continuer à avoir une belle vie. »
Diego Forlan tient sa promesse et devient footballeur professionnel à 18 ans dans le club argentin de l’Independiente. Et ce ne sont pas l’échec et la neige qu’il découvre pour la première fois de sa vie à 16 ans, lors d’un essai en France à Nancy, qui vont le refroidir… En effet, Nancy ne voit pas le potentiel de ce jeune joueur qui selon le club lorrain manque de « gnaque » (combativité). C’est mal le connaître !
Son talent illumine l’Espagne…
Après trois saisons en Argentine et 40 buts, l’Europe lui tend les bras. Manchester United, Villareal, Atletico Madrid et Inter Milan sont ses terrains de jeu. Il inspire de nombreux joueurs durant sa carrière, de Cristiano Ronaldo, à Aguero, en passant par Suarez ou Cavani…
C’est en Espagne qu’il laisse une trace indélébile. D’abord avec l’équipe de Villareal, surnommée le sous-marin jaune, qu’il mène vers les sommets de la Liga. Son duo avec Riquelme est explosif et hisse Villareal jusqu’en demi de la Ligue des champions en 2006. Puis, c’est à l’Atletico Madrid, de 2007 à 2011, qu’il devient l’un des meilleurs attaquants du monde. En 2009, il inscrit 32 buts en 33 matchs !
Et que dire de sa Coupe du Monde éblouissante en 2010… Il marque 5 buts, 5 frappes foudroyantes qui propulsent l’Uruguay jusqu’en demi-finale du tournoi. Le monde est sous le charme de Forlan qui est sacré meilleur joueur de la Compétition.
L’année suivante, en 2011, il remporte la Copa America. Chose promise, chose due. Alejandra peut être fière de son petit frère, ce buteur au grand cœur, son âme sœur…
Article extrait du numéro 138 de Petit Pont, le 1er hebdo foot pour les 6-13 ans
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