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INTERVIEW EXCLUSIVE de TONY CHAPRON

 dans Les enfants à l'honneur

Ryan, 12 ans, pose ses questions à Tony Chapron, arbitre professionnel

Est-ce que le métier d’arbitre c’est difficile ?
Il faut être un peu fou pour être arbitre, tu as remarqué. C’est effectivement un métier très difficile, car on est rarement apprécié par les gens et pourtant on est indispensable. C’est ça qui n’est pas facile en tant qu’arbitre, on rend service et en même temps on se fait crier dessus voire injurier !

Y a-t-il beaucoup de mauvais joueurs dans le foot ?
Non ! C’est ça qui est malheureux dans le foot, on ne retient que les joueurs qui posent problème et on oublie ceux qui sont sympathiques. Il y a plus de joueurs sympas que le contraire.

Quel est le joueur le plus difficile à arbitrer ?
Les joueurs difficiles à arbitrer sont ceux qui sont toujours en train de contester, qui oublient parfois de jouer. En France, il y a quelques spécialistes… Marco Verrati parle beaucoup,
même s’il est très sympathique, il est compliqué à arbitrer.

Un bon souvenir de fair-play avec un joueur ?
Il y en a un, j’aurais rêvé qu’il se produise. C’est la main de Thierry Henry qui amène le but face à l’Irlande le 18 novembre 2009 pour la qualification en Coupe du monde. J’aurais aimé, ce jour-là, que ce joueur formidable dise à l’arbitre : « Monsieur, j’ai touché le ballon de la main. Refusez le but, on continue à jouer, et peut-être qu’on va gagner quand même. » Je l’ai tellement espéré.

Alors, c’est facile à dire quand on est dans son canapé devant la télé. Thierry Henry, lui, était dans un stade devant 80 000 personnes, c’est plus délicat. Mais si ce jour-là il avait fait ça, cela aurait été le plus beau message de fair-play pour la planète entière.

Entre une équipe méchante et une équipe gentille, vous n’avez pas de préférence sur le terrain pour arbitrer ?
Alors d’après toi ? Un petit peu, t’as raison. C’est une très bonne question parce que les gens croient que nous sommes des robots…On est des êtres humains, avec des émotions et des sentiments. Et parfois, les gens qui ne sont pas sympas on n’a pas forcément envie de l’être avec eux. Ça peut modifier notre comportement, mais on doit rester juste. Quand on a un doute sur une décision, qu’on ne sait pas à qui donner le ballon, on fait peut-être notre choix en faveur de l’équipe la plus respectueuse.

J’arbitre parfois des équipes de jeunes dans mon club, quel conseil pourriez-vous me donner ?
Être courageux, car il faut du courage finalement pour être arbitre. Et être persévérant, se dire que si ça ne marche pas aujourd’hui, ça marchera mieux demain. Il faut toujours rester juste et intègre. Ne pas écouter les autres, ne pas céder à la pression.

Il faut se dire : « Moi j’arbitre comme ça, quand bien même vous n’êtes pas d’accord, moi je reste sur ma ligne de conduite. » C’est ça le courage, assumer ses décisions.

Propos recueillis par Franck Paquet-Durand

©DR / Journal Petit Pont / journalpetitpont.fr

Un grand merci à Tony Chapron d’avoir accepté de répondre à un jeune footballeur.

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