» GATTUSO, c’est pas du gâteau ! ”
Gennaro Gattuso a passé 13 saisons au Milan AC, devenant même le capitaine « fracasse » de l’un des plus grands clubs du monde. Pour son dernier match à San Ciro en 2012, le public rugira à chacun de ses contrôles de balle en hommage à celui qu’il surnommait « Ringhio » (rugissement). Le guerrier au grand cœur fondra en larmes…
« Dans le football, comme dans la vie, on ne peut pas avoir que des architectes, on doit aussi avoir des maçons. » Avec ces quelques mots, Didier Deschamps explique la nécessité de pouvoir compter sur des joueurs comme Gennaro Gattuso.
Certes moins technique et créatif que les autres, mais tout aussi important pour l’équilibre d’une équipe. Tout comme Deschamps était le maçon et Zidane l’architecte à la Juventus ou en équipe de France, Gattuso faisait aussi la paire avec Pirlo au Milan AC et en équipe nationale italienne. En résumé, dans le foot, il y a ceux qui créent et ceux qui construisent ou détruisent d’ailleurs…
Gennaro Gattuso est un guerrier, un joueur qui n’abandonne jamais, un assoiffé de combats qui se nourrit de duels. Son physique de lutteur, sa barbe d’homme des cavernes, son regard noir, ses cris de rage et son tempérament volcanique lui collent à la peau ; celle de l’Italie du Sud, en Calabre, où il est né en 1978 et a joué ses premières parties de foot sur des plages aux allures de décharge avec des bidons d’essence qui tiennent lieu de buts.
À peine arrivé au monde, sa vie est sous le signe du combat. Il se confie : « Je suis né avec deux mois d’avance et, à ma naissance, je pesais 1,3 kilo. J’ai lutté pour ma vie. C’était mon destin… »
Voilà qui en dit long sur la volonté du gars, toujours prêt à en découdre, qui fonce tête baissée dans le tas. Dès les premières secondes d’un match, il vous annonce la couleur et vous rentre dedans.
Une attitude qui lui vaut le surnom de « Rhino » (en référence au rhinocéros) lors de ses débuts aux Glasgow Rangers en Écosse, un championnat réputé pour être rugueux. « Les Ecossais pensaient voir débarquer un Italien, un joueur technique, et ils ont trouvé plus Écossais qu’eux… », comme il aime le rappeler.
Gattuso, c’est pas du gâteau pour ses adversaires, mais c’est un délice pour ses coéquipiers. Mieux vaut l’avoir en effet dans son équipe que contre soi. Tous ceux qui l’ont côtoyé insistent sur sa générosité. C’est le cas de l’ancien défenseur de la Juventus Turin et du Milan AC, Zambrotta, qui raconte cette histoire : “ Un jour, nous étions à l’entraînement et la rosée du matin était encore présente sur l’herbe de Milanello (le centre d’entraînement de Milan). Il y avait des limaces visqueuses sur le sol. Kaladze est allé voir Gattuso et lui a dit :
“Je te donne 5 000 euros si tu manges une limace…” Gattuso a répondu : “Cinq mille euros ? ” Il en a ramassé une et il l’a mangée. Il a donné l’argent à une œuvre de charité. “
Gattuso est imprévisible et ne recule devant rien.
Sous les couleurs du FC Sion, son dernier club, après une faute assez grossière d’un adversaire sur un joueur de son équipe, il décide de glisser sa main dans la poche de l’arbitre pour se saisir d’un carton jaune… histoire de montrer à l ‘arbitre ce qu’il doit faire. La scène se finit sur des sourires !
Champion d’Écosse (1999) et d’Italie (2004 et 2011), vainqueur de l’Euro Espoirs (2000), de la Coupe du monde (2006), de la Ligue des champions (2003 et 2007), « le maçon » s’est en tout cas bâti un palmarès solide.
Article extrait du numéro 122 de Petit Pont, le 1er hebdo foot pour les 6-13 ans
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