« ROONEY : la frappe d’un puncher »
Il avait le gabarit et le punch d’un boxeur. Petit (1m76) mais costaud, il pouvait décocher un coup violent, précis et mettre n’importe quelle équipe KO. Ses crochets, sa puissance de frappe et sa finition ont terrorisé tous les gardiens de but qui lui ont fait face, notamment à Old Trafford, le grand ring de sa carrière. Dans le coin rouge ou bleu, à Manchester ou Everton, il cognait fort et souvent le premier !
Mon fils, la vie est un combat. Ne baisse jamais la garde, et n’hésite pas à frapper le premier ! »
Quand on se penche sur la carrière de Wayne Rooney, on se dit que son papa, Thomas Wayne Rooney, ancien boxeur, a dû plusieurs fois prononcer ces mots à son fils. Quel caractère !
Élevé dans le quartier difficile de Croxteth, à Liverpool, Wayne ne recule devant rien. Pour commencer, il supporte Everton. Les enfants aiment en général le club qui gagne, lui, choisit Everton plutôt que Liverpool. Dans sa ville, il préfère l’équipe qui doit jouer des coudes pour exister face aux puissants Reds, le club le plus titré d’Angleterre. Celle qui peut gagner le derby de la Mersey, non pas grâce à son talent ou à la richesse de son effectif, mais avec son coeur et une détermination sans faille.
Bref, très tôt le petit Wayne a déjà l’âme d’un guerrier. Il aime la boxe et le foot. Le point commun ? Dans les deux cas, il frappe très fort.
Un buteur-né
Lors de ses premiers pas en club, au sein de la Liverpool Schoolboys, il inscrit 72 buts en une saison.
À 10 ans, il intègre Everton FC, le club de son idole Duncan Ferguson. Pourquoi lui ? Parce qu’il joue attaquant, a le sang chaud et une réputation de bagarreur. Le petit Rooney est conquis.
Maintenant, il ne lui reste plus qu’à faire ses preuves dans sa nouvelle équipe. À la fin de sa première saison avec Everton, le verdict est sans appel : à tout juste 11 ans, il a assommé tous ses adversaires, avec 114 buts en 29 matchs !
À 15 ans, le staff d’Everton lui dit qu’il doit arrêter la boxe s’il veut continuer à jouer au foot. Même s’il reconnaît que c’est un bon moyen de se calmer lorsqu’il est en colère, il décide d’arrêter pour privilégier le foot. Bon choix, puisqu’à 16 ans, il joue son premier match avec les pros !
Quelques semaines plus tard, le 19 octobre 2002, Everton reçoit Arsenal, leader du championnat et invaincu depuis 30 matchs. Les deux équipes sont à égalité quand, à la dernière minute, Rooney reçoit la balle, se retourne, crochète et frappe… la balle heurte le dessous de la transversale avant de finir dans les buts du légendaire gardien anglais Seaman, impuissant et KO.
« Shrek » est à 16 ans le plus jeune buteur de la Premier League.
En février 2003, le phénomène de 17 ans est appelé pour la première fois en sélection nationale, devenant à l’époque le plus jeune joueur de l’histoire de l’Angleterre.
Quelques mois plus tard, il inscrit son 1er but avec les Three Lions, ce qui fait de lui le plus jeune buteur anglais. Alors avec 4 buts en 4 matchs à l’Euro 2004, Rooney est également le plus jeune buteur de l’histoire de cette compétition. Décidément, toujours le premier.
Et si Rooney a le bleu d’Everton dans le sang, comme il l’a écrit sous son maillot « once a blue, always a blue » (« une fois un bleu, toujours un bleu »), c’est avec une tunique rouge, celle de Manchester United, qu’il écrit les plus belles pages de sa légende.
Des titres et des records…
Dès son 1er match, il annonce la couleur, comme à son habitude, avec un coup du chapeau (3 buts) face à Fenerbahçe en Ligue des champions. Meilleur espoir de Premier League en 2005 et 2006, il forme avec Cristiano Ronaldo une attaque redoutable qui, entre 2007 et 2009, offre trois titres de champion d’Angleterre et une Ligue des champions à Manchester. Rooney est désormais l’un des meilleurs joueurs du monde et l’un des plus populaires. De 2005 à 2012, il est présent 7 fois d’affilée sur la jaquette du jeu vidéo FIFA. Un exploit que Ronaldo et Messi n’ont pas réussi…
Nommé meilleur joueur de Premier League en 2010, il continue d’empiler les buts comme cette perle face au rival, Manchester City. Il s’élève dans les airs et réalise une bicyclette qui finit en lucarne.
En treize ans à Manchester et 253 buts, il s’impose comme le meilleur buteur de l’histoire du club. Avec 53 buts, il détient aussi le record de buts en sélection nationale.
Et avant de jeter définitivement l’éponge en Premier League, il décide de faire un dernier crochet par chez lui, à Everton. Et pour son premier match, le 12 août 2017, celui des retrouvailles avec le club de ses débuts, que fait-il ? Il marque l’unique but de la rencontre. Il a bien retenu la leçon, il a encore frappé le premier.
Article extrait du numéro 114 de Petit Pont, le 1er hebdo foot pour les 6-13 ans
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