Leônidas, le « diamant noir »
Leônidas da Silva a montré la voie à tous les grands joueurs brésiliens. Avec ses huit titres de champion du Brésil, il est le joueur qui comptait plus de buts que de matchs joués ! Un joyau du football. Du Pelé avant Pelé…
Au pays des génies du football, au Brésil bien évidemment, Leônidas da Silva était le magicien ! Il était capable de sortir des gestes de son chapeau pour surprendre ses adversaires et enchanter le public. Il est tout simplement l’inventeur du « ciseau retourné », la fameuse « bicyclette » ou « retournette » comme on dit parfois aujourd’hui.
Né le 6 septembre 1913 à Rio de Janeiro, Leônidas grandit balle au pied. Ses parents aimeraient qu’il fasse des études de droit ou de médecine. Mais dans la tête du petit Carioca, footballeur est bien plus prestigieux que médecin ou avocat… Après avoir quitté l’école à 16 ans, et suffisamment brillé dans son quartier avec le ballon, il décide de se mesurer aux footballeurs de club.
Il intègre alors São Cristóvão où il joue 29 matchs et marque 31 buts ! L’année suivante, il prend une licence à Sírio Libanês où en 47 matchs, il inscrit 51 buts ! Rien ne l’arrête. Il rejoint ensuite le club de Bonsucesso, qui réunit à l’époque plusieurs joueurs talentueux. Là encore, il accomplit des miracles et fait trembler 55 fois les filets en 51 matchs !
Sous la pluie, il décide de jouer pieds nus !
En 1932, à seulement 18 ans, il débute en sélection nationale du Brésil aux côtés des meilleurs joueurs du pays.Malgré une équipe brésilienne talentueuse, la magie n’opère pas pendant la Coupe du monde de 1934 et le Brésil sort par la petite porte. C’est un acte manqué. Ce n’est que partie remise…
Lors de la Coupe du monde en 1938 en France, l’Europe découvre celui qu’on surnomme au Brésil le « diamant noir » ou « l’homme élastique » pour sa souplesse légendaire quand il reprend les ballons aériens de manière acrobatique. En huitièmes de finale contre la Pologne à Strasbourg, il inscrit un triplé. Sur un terrain rendu glissant par la pluie, il décide de retirer ses chaussures pour mieux jouer. L’arbitre lui demande finalement de les remettre ; ce qui n’empêche pas le magicien de réussir le coup du chapeau au terme d’un match fantastique remporté par le Brésil 6 à 5 après prolongations.
L’Europe découvre un nouveau geste du football…
En quart de finale contre la Tchécoslovaquie, à Bordeaux, Leônidas ouvre la marque d’un geste technique alors inconnu du public européen : la bicyclette ! Les deux équipes font match nul, la rencontre est donc rejouée deux jours plus tard, les tirs au but n’existant pas à l’époque. Dans cette seconde manche, le redoutable buteur marque encore et qualifie le Brésil en demi.
Face à l’Italie, son entraîneur décide de le mettre au repos pour le garder en forme pour la finale. Belle bêtise puisque le Brésil s’incline 2 buts à 1 et ne jouera que la petite finale contre la Suède. Dans ce match pour la 3e place, Leônidas marque deux des quatre buts brésiliens (4 buts à 2). Avec 7 buts, il est sacré meilleur buteur de la Coupe du monde. Et surtout le premier artiste du football…
Article extrait du numéro 137 de Petit Pont, le 1er hebdo foot pour les 6-13 ans
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