“Pé de Ouro“, le roi du football
Il est la première légende du foot brésilien, il a marqué plus de 1 000 buts et a été surnommé le roi… Qui est-ce ? Non, ce n’est pas Pelé mais Arthur Friedenreich !
Né en 1892 à Sao Paulo d’un père allemand blanc et d’une mère brésilienne noire, le petit métis passe son temps à jouer au foot dans les rues jusqu’au jour où il deviendra la première idole du peuple.
La rue est son terrain, car dans une société raciste, impossible pour lui de s’exprimer dans un club brésilien. Son talent va finalement faire la différence.
Friedenreich invente des gestes à l’époque, comme ces feintes destructrices pour éviter de se faire détruire par les défenseurs adverses. Et les arbitres laissent faire. Malgré sa couleur de peau, il est finalement repéré en 1910 par Ypiranga, une équipe de Sao Paulo.
1 329 buts en 1 239 matchs, c’est autant de coups de pied qu’il a donnés au racisme pour l’éloigner. Respect !
Le 27 juillet 1914, il participe au premier match de l’histoire du Brésil face au club anglais d’Exeter City (2-0). Il quitte le terrain avec deux dents cassées suite à un mauvais coup.
Le football comme lutte
Habitué à ce type de traitement, il en faut bien plus pour le décourager… Toute sa carrière, il doit lutter contre la bêtise humaine, celle des adversaires mais aussi celle de ses coéquipiers.
Pour jouer au foot, il va jusqu’à se lisser les cheveux avant les matchs et se blanchir la peau avec de la poudre de riz pour être accepté au sein de son équipe.
Quelle honte pour ce joueur qui finira par être la fierté du Brésil, ce meilleur buteur de la Copa America de 1919, le premier titre de l’histoire de son pays.
Certains le surnomment « El Tigre » (le Tigre) pour son esprit combatif, d’autres le « Pé de Ouro » (Pied d’Or) pour sa technique ou, encore plus fort, « le roi du football ».
En 1921, on lui interdit de participer à la Copa America car l’Argentine, pays organisateur, ne veut que des footballeurs blancs !
Friedenreich, premier joueur noir du Brésil, est un symbole de lutte contre le racisme et le modèle de tous les plus grands joueurs brésiliens qui ont suivi.
1 329 buts en 1 239 matchs, c’est autant de coups de pied qu’il a donnés au racisme pour l’éloigner. Respect !
par Franck Paquet-Durand / © DR / Journal Petit Pont
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