RUI COSTA, un joueur en or
Cheveux longs, bas baissés, mais la tête haute, il appartient à ce club très fermé des grands numéros 10. Baggio, Zidane, Riquelme et Rui Costa. Un poste aujourd’hui en voie de disparition mais que l’on n’oubliera jamais. Avec lui, le foot brillait de mille feux.
Il n’a que 9 ans, lorsqu’Eusebio, la légende du foot portugais, prédit une grande carrière à ce jeune garçon qui a toujours la tête levée quand il conduit le ballon. Il ne s’est pas trompé…
À 19 ans, Rui Costa connaît sa première grosse émotion à l’Estádio da Luz, le stade mythique de Benfica alors qu’il n’a pas encore disputé la moindre minute chez les pros.
Sur ses terres, en 1991, il remporte la Coupe du monde des moins de 20 ans avec le Portugal et sa génération dorée composée de Figo, Rui Costa ou João Pinto. Une finale face au Brésil qui se joue aux tirs au but.
Devant 120 000 personnes, Rui Costa se présente sur le point de penalty et ne tremble pas pour offrir le titre à son pays.
Ce sera son seul trophée avec le Portugal. Pourtant, cette équipe brillante aurait, avec plus de réussite, mérité de marquer l’histoire du football.
Sa carrière est lancée, il débute l’année suivante chez les pros. Avec ses passes précises et ses frappes puissantes, il devient le meneur de Benfica.
Au bout de trois ans, il est champion du Portugal avec son club de cœur. Mais l’histoire d’amour s’interrompt là pour des raisons d’argent. Le club traverse une crise financière et doit vendre son meilleur joueur.
Rui Costa se sacrifie et rejoint l’Italie, le meilleur championnat du monde à l’époque. Il fait la promesse de revenir un jour à Benfica.
À la Fiorentina, il va former avec Gabriel Batistuta, l’un des plus beaux duos de l’histoire du football. L’un fait la passe, l’autre marque les buts, c’est l’entente parfaite.
Alors qu’il retrouve son Estádio da Luz avec la Fiorentina en 1997 en Coupe d’Europe, Rui Costa ne peut s’empêcher de pleurer lorsque sa nouvelle équipe ouvre le score :
C’était terrible. En face, il s’agissait de Benfica, un club qui représente tellement de choses pour moi. Toute ma vie est liée à cette équipe. C’était vraiment l’un des moments les plus difficiles de ma carrière.”
Là-encore, des problèmes financiers poussent la « Fio » à se séparer de ses meilleurs joueurs. Le Milan AC et sa pléiade de stars (Shevchenko, Maldini, Pirlo, Seedorf…) accueille celui que l’on surnomme en Italie le « Maestro » (le maître) pour sa facilité à mener le jeu.
Et avec les Milanais, il remporte la Ligue des champions en 2004 et le Scudetto en 2005. Après douze ans passés en Italie, il est temps pour lui de renter à la maison.
Il finit sa carrière comme promis à Benfica, demandant au président de lui donner un contrat à blanc et de décider à sa place de son salaire. Pour Rui Costa, l’amour du jeu avait plus de valeur que l’argent.
Par Franck Paquet-Durand
Article extrait du numéro 87 de Petit Pont, le 1er hebdo foot pour les 6-13 ans
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