CONNAIS-TU : LE CATENACCIO ?
Les tactiques dans le foot sont nombreuses, mais comment faire lorsque l’équipe adverse est supérieure à la notre ? Pourquoi pas le ” catenaccio ” ? Cette stratégie qui mise avant tout sur la défense pour mieux bloquer et surprendre son adversaire…
Début des années 1950, « Gipo » Viani, l’entraineur de Salernitana, club de seconde division italienne, est désespéré. Son équipe enchaine les mauvais résultats et possède la pire défense du championnat. Face à la mer, pensif, les yeux rivés vers l’horizon, il a une révélation…
D’après la légende, en observant un petit chalutier, il voit les pêcheurs tirer de l’eau un filet plein de poissons. Il remarque alors que derrière ce premier filet s’en trouve un second. Les poissons qui échappent à l’un sont alors cueillis par l’autre… Voilà la solution aux problèmes défensifs de son équipe !
Il invente alors l’idée du libéro. Il s’agit d’un défenseur libre, dont le rôle est de combler les erreurs du premier volet défensif.
Cela va devenir le pire cauchemar des attaquants. C’est la naissance du « catenaccio », qui signifie la « chaine » en italien. Autrement dit, rien ne passe, on ferme !
On assiste au début d’une nouvelle ère tactique, où le très strict entraineur de l’Inter Milan, Helenio Herrera, l’applique avec succès au jeu de son équipe.
Elle va être haïe par certains supporters, car le jeu est sacrifié au profit des résultats. Il gagne 3 titres de champion d’Italie, 2 titres de champion d’Europe et des coupes intercontinentales en 1964 et 1965.
Aujourd’hui le catenaccio traditionnel et le libéro ont disparu, mais leur héritage est immense. Les italiens sont toujours réputés pour leur rigueur tactique et défensive.
La part de fourberie de certains joueurs, dans les simulations, les protestations avec l’arbitre ou encore les fautes dites « intelligentes », démontre que l’esprit du catenaccio est toujours là.
À défaut de faire trembler les filets, vous êtes pris dans les filets !
par Franck Paquet Durand ©Journal Petit Pont / DR